vendredi 18 février 2011

DOB intervention d'Isabelle Maupin Présidente du groupe AVEC Creil pour Tous

Il est évident que les réformes proposées par un gouvernement conduit par Mr Sarkozy et votées par un parlement à majorité UMP ne peuvent être bénéfiques, et ces politiques ont un impact encore plus négatif dans des bassins de vie comme le nôtre qu’ailleurs. La politique de la libre entreprise décomplexée qui serait la possibilité pour tous de réussir ne fait illusion qu’à peu de personnes, et pour peu de temps.

C’est effectivement à la protection des plus fragiles qu’on reconnaît la grandeur d’une société et non à la brillance du parcours de quelques uns.

Maintenant notre rôle, à nous, conseillers de cette ville, c’est dans le temps où nous sommes, de proposer des solutions qui peuvent même si ce n’est qu’un peu, améliorer la vie du plus grand nombre.

Siéger au conseil municipal de Creil n’est pas se mettre dans une position de syndicalistes, de théoricien politique ou d’opposants parlementaires.

Donc je vais me restreindre à ce sur quoi nous avons prise ici.

Vous êtes aux manettes, Monsieur le Maire, avec votre majorité et sa diversité et nous sommes, assis à cette place pour vous amener des propositions.

Ainsi, au niveau des prévisions des recettes, nous pensons que toute augmentation des bases sur les habitations rénovées impactera une population seulement un peu plus aisée, qui a souvent passé beaucoup de temps et d’énergie pour rénover son logement et nous devons nous demander jusqu’à quel niveau nos concitoyens sont prêts et capables d’accepter ces augmentations.

Côté projet pour ne pas dire dépenses

L’année dernière, nous vous proposions de baisser significativement l’ensemble de vos dépenses de communication et d’augmenter d’autant le budget du CCAS.

C’est encore, et même plus encore d’actualité.

La crise économique a ajouté du chômage à notre ville, déjà largement touchée depuis les années 90.

Les coûts humains et sociaux d’une telle progression du chômage sont supportés en partie par les collectivités locales ;

Ainsi, une crise forte entraîne des effets négatifs sur la santé des personnes privées d’emploi, conséquence d’une précarité grandissante. Ainsi, à court terme, il y a une probabilité supérieure de crises cardiaques et de maladies liées au stress, à long terme une baisse de l’espérance de vie de une à une année et demie

C’est pourquoi nous proposons pour ce DOB de prévoir cette année une étude sur la santé des habitants de notre ville.

Ceci, dans le but de conforter notre soutien à l’hôpital mais aussi de prendre en main la création de réseaux de santé ville- praticiens libéraux- hôpital, en lien bien sûr avec la CRAM, la région et l’ARS.

Ensuite, les enfants apparaissent comme les victimes indirectes de la crise.

Leurs résultats scolaires sont moins bons et des études montrent que les enfants de chômeurs affichent aussi des salaires moins élevés que ceux dont les parents ont continué à travailler. niveau de salaire inférieur de 9 %.

Il est donc indispensable que nous revoyons à la hausse les crédits alloués au soutien scolaire, qu’il soit institutionnel ou associatif dans les quartiers où le taux de chômage est le plus élevé, avec, bien entendu, évaluation de ces soutiens.

De manière plus générale, on assiste à une perte de cohésion sociale, à une perte de confiance dans les institutions publiques.

Une étude montre que les jeunes de 18 à 25 ans, touchés par le chômage ( et le taux de chômage des jeunes vient de progresser de 6,5 points) croient moins aux vertus de la démocratie et sont plus disposés à suivre des « hommes providentiels ».Cette même étude montre que, dans un environnement de crise accompagné d’un chômage élevé, même les gens qui ne sont pas touchés par le chômage mais vivent dans cet environnement sont dans les mêmes dispositions.

Cette décohésion, cette perte de démocratie qui peut mettre en place des personnes peu scrupuleuses, adoubées uniquement par leurs capacités de tribuns, doivent être contre carrées par des politiques publiques de soutien, d’aide aux chômeurs et aux victimes de la crise.

Ces politiques sont à l’opposé des politiques de communication.

Nous proposons un soutien accru aux associations de médiation et de solidarité de quartiers, aux associations d’insertion, aux associations culturelles.

Et attachés à la Loi Sapin,loi 93-122 du 29 Janvier 1993,relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques, dans laquelle une commission spéciale a été instituée en matière de délégation de service public, nous affirmons bien entendu que ces associations et en particulier les associations qui gèrent nos équipements, et en particulier, nos équipements culturels doivent être libre de leurs actions et de leurs programmations.

Seuls la régularité de leurs comptes, attestée par les AG tenues annuellement et le service rendu à la collectivité doivent être discutés en commissions et en conseil municipal.

Et puis, cette cohésion dans les quartiers passe aussi par le fait d’y permettre la création d’emplois en en y favorisant l’émergence de magasins et de services de proximité.

Et surtout en basculant toutes les sommes affectées à la communication dans des services à la population. Nous rappellerons les deux violents épisodes de neige durant les quels les personne âgées de notre ville n’ont pas été contactées alors qu’elles reçoivent de nombreux courriers de promotion des actions de la ville.

Enfin, cette crise, si elle est redoutable pour les hommes, est aussi la cause d’une puissante sourdine mise sur les élans environnementalistes de nos politiques publiques.
Cette crise a pourtant rendu la conversion écologique de nos économies plus urgente que jamais, que ce soit en termes d’emplois, de logements, de transports ou d’avenir industriel.

Alors un agenda 21 oui, mais pas un agenda virtuel, une réalité faite d’isolation des bâtiments municipaux, de réduction du parc automobile de notre ville, de réelles transformations pour des circulations douces partout dans notre ville…

Mais encore faudrait-il que tous, ici, soyons convaincus que loin de s’opposer, conversion écologique de l’économie et lutte contre les inégalités sociales sont étroitement liées.

Et je terminerai donc en répondant à la question que vous venez de poser à Madame Sokolonski.

L’engagement d’un minimum de 20% de l’alimentation faite en bio dans les cantines est un des engagements du Grenelle de l’environnement.Cet engagement doit être réalisé en 2012.

En janvier 2010, la part du bio dans les cantines des écoles représentait moins de 2% de la globalité des aliments consommés.

Quand on sait que pour 4 repas consommés, on mesure 128 substances chimiques dont 47 substances officiellement cancérigènes et 37 perturbateurs endocriniens, on mesure l’importance des décisions prises et l’ampleur de nos responsabilités.

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